Changer les méthodes à 1 000 $

Le 26 août 2009

Le parti mal en point qu’était Vision Montréal espérait certainement se refaire une virginité avec Louise Harel. Ainsi, bien des électeurs montréalais y avaient alors vu une alternative crédible à l’administration décrépite de Gérald Tremblay.
Pourtant, le parti de celle qui désirait répondre à l’appel de ceux «qui veulent mettre fin à la résignation ambiante» ne touche en rien aux pratiques que Mme Harel prétendait rénover.
On le sait, l’argent est le nerf de la guerre, et l’ex-ministre a certainement dû faire sienne la cynique morale de l’historien Jules Michelet, pour qui «la politique est l’art d’obtenir de l’argent des riches et des suffrages des pauvres»… Dernier exemple en date, cette invraisemblable croisière à 1 000 $ sur le Saint-Laurent au profit de Vision Montréal : quelle surprenante interprétation de ce que devrait être un «mouvement populaire et citoyen»! Ce constat est d’autant plus étrange que contrairement à ce qu’avaient annoncé Vision et Union Montréal, seul Projet Montréal est resté fidèle à sa parole en rendant public le nom de ses contributeurs financiers.
Les effets d’annonce ne pourront faire long feu, et il faudra bien se résoudre au fait que Mme Harel ne mérite plus de prétendre porter l’espoir de changement à Montréal : quoi que certains en pensent, la transparence est avant tout affaire de pratique et non de marketing politique.

Sylvie Bélisle, Montréal
Publié dans l'édition du 26 août 2009 du quotidien Métro

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