En finir avec le règne des seigneurs 0 commentaires

Le 09 juillet 2009

Fidèle au système seigneurial qui prévaut à Montréal depuis l’avènement de Gérald Tremblay, Helen Fotopulos annonce finalement qu’elle reste en politique municipale pour en «découdre avec Louise Harel».

Si on peut trouver distrayant la capacité de la mairesse sortante de l’arrondissement du Plateau de confondre chasse à courre et engagement civique, peut-être faut-il lui signifier notre perplexité quant à ses motivations réelles.

De plus, ce goût pour les joutes médiévales ne doit pas exonérer la prétendante au rôle de conseillère d’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce de faire preuve d’un minimum de clairvoyance à l’égard de son piètre bilan et de ses partenaires.

Si le sens de la loyauté de Mme Fotopulos ne vaut qu’envers l’administration Zampino-Tremblay, il n’a rien d’un serment de fidélité à l’égard des habitants de son ancien arrondissement! Ne souhaitant pas affronter le jugement, sans doute sévère, que lui réserveront ces derniers, elle préfère offenser l’intelligence des électeurs de son nouvel arrondissement en imaginant qu’ils lui accorderont leur blanc-seing. Qui ose encore croire, hors des maigres rangs d’Union Montréal, que l’équipe de M. Tremblay dispose encore d’une once de crédibilité après les révélations de ces derniers mois?

Pour que Montréal ne passe pas des différends de roitelets aux querelles de basse-cour, il faut que les électeurs en quête de changement rejettent cette vision réductrice et dépassée de la politique locale. Si Mme Fotopulos aime changer d’idée, les électeurs ne joueront pas si facilement aux girouettes pour lui accorder l’adoubement populaire.

Florent Michelot, Montréal
Publié dans les éditions du 02 juillet 2009 des quotidiens Métro et Le Devoir